La neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie (NPIC) est une réalité bouleversante pour de nombreux patients atteints de cancer en cours de traitement. Cependant, des recherches émergentes suggèrent une lueur d'espoir sous la forme de la thérapie par photobiomodulation (également appelée thérapie à la lumière rouge). Cette approche révolutionnaire, utilisant une lumière rouge infrarouge à bas niveau, a montré des résultats prometteurs dans l'atténuation de la sévérité de la NPIC et l'amélioration de la mobilité chez les patients atteints de cancer. Pourtant, comme pour tout traitement novateur, des questions subsistent quant à son efficacité et à ses paramètres optimaux.
L'étude récente présentée par Marithé Claes, MSc, doctorante en doctorat à l'Université de Hasselt, Belgique, lors du Congrès de l'Académie européenne de neurologie (EAN) 2023, a exploré le potentiel de la thérapie par photobiomodulation dans l'atténuation des symptômes de la NPIC. Claes a souligné la nature débilitante de la NPIC, affectant près de 68% des patients atteints de cancer recevant une chimiothérapie cytotoxique. Les options de prise en charge traditionnelles, telles que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), offrent un soulagement limité et s'accompagnent souvent de leurs propres effets secondaires, laissant un important fossé de traitement à combler.
La thérapie par photobiomodulation agit en améliorant l'activité mitochondriale, entraînant une augmentation des niveaux d'adénosine triphosphate et la modulation de divers composants cellulaires impliqués dans la régénération nerveuse. L'étude de Claes a enrôlé 60 patients atteints de NPIC post-chimiothérapie et les a randomisés pour recevoir une photobiomodulation à des doses variables. Les résultats étaient prometteurs, les doses faibles et élevées de photobiomodulation montrant des améliorations significatives des scores de neuropathie et de la mobilité, telles qu'évaluées par le test de marche de 6 minutes.
Malgré ces résultats encourageants, certains experts restent sceptiques, notamment concernant l'absence de groupe placebo dans la conception de l'étude. Gianfranco De Stefano, MD, de l'Université Sapienza de Rome, a soulevé des préoccupations quant à l'attribution des effets observés uniquement à la photobiomodulation sans groupe témoin comparatif. Claes a abordé ces préoccupations, citant un essai pilote précédent qui incluait un bras de traitement factice. Bien que l'étude pilote ait démontré des résultats positifs, elle a également révélé les limites de la thérapie à la lumière rouge dans le traitement de la NPIC pendant une chimiothérapie en cours.
De plus, Claes a souligné la nécessité d'essais à plus grande échelle avec des périodes de suivi prolongées pour affiner les paramètres de la thérapie par photobiomodulation et démêler la variabilité de la réponse des patients. Comprendre pourquoi certains individus ressentent un soulagement substantiel tandis que d'autres ne le font pas reste une avenue cruciale pour la recherche future. La satisfaction des patients, bien que globalement modérée, souligne le potentiel de la thérapie, en particulier chez ceux qui ont signalé une amélioration des symptômes.
En conclusion, bien que la thérapie par photobiomodulation offre une avenue prometteuse pour la gestion de la NPIC, une exploration et un affinement supplémentaires sont nécessaires. Des efforts collaboratifs entre chercheurs, cliniciens et patients sont essentiels pour démêler les subtilités de cette approche novatrice et exploiter son plein potentiel thérapeutique. Alors que nous naviguons dans les complexités du traitement du cancer, la photobiomodulation se présente comme un phare d'espoir, éclairant le chemin vers une meilleure qualité de vie pour les patients atteints de cancer luttant contre la neuropathie périphérique.
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